Hello les enfants!
On vient de dépasser le premier mois en immersion totale au pays des sushis! Ca y est j'ai les yeux qui commencent doucement à tirer vers l'extérieur, et ma barbe ne pousse (presque) plus! J'ai perdu 5 cm, et je vis comme le bossu de notre dame à force de me courber sans arrêt. Geste de déférence ultra machinal, c'en devient vite un tic, et les gens se courbent dans n'importe quelle circonstance ici, c'est particulièrement rigolo au bureau, les gens se courbent quand ils se croisent, tout en continuant à marcher, ça donne un genre démarche un peu poule c'est excellent!
Pour arrêter de dire des bêtises, tout va pour le mieux au bureau, on me met sur des projets bien chauds, comme cette conférence-table ronde réunissant plus de 70 types haut placés, censée parler de la culture d'entreprise et plus important, être le théâtre d'une tentative de changement d'attitude dans l'entreprise, ma chef veut tenter d'incorporer une démarche de critique constructive entre départements et employés, en gros elle veut que les gens se disent les choses en face plutôt que de jouer l'esquive. Or c'est une pratique absolument contraire à la culture d'entreprise traditionnelle japonaise, ou tout se fait tacitement et rien n'est dit qui irait à l'encontre de l'harmonie du groupe, une belle société d'HYPOCRITES en somme. Autant dire qu'elle se heurte à un gros mur, et s'attaque à un style de pratique cimenté, ancré depuis des centaines d'années dans les coutumes comportementales japonaises, avec une bonne dose de confucianisme en toile de fond (respect inconditionnel de son supérieur, interdiction formelle de remettre en cause ses préceptes sacrés, tout ce qu'il dit est la vérité absolue).
Bref! Une petite anecdote au sujet de ce projet donc. Mes supérieurs m'avaient invité à un déjeuner d'affaire dans un ptit resto à dix minutes de la boîte afin de me briefer sur mes responsabilités et de me détailler le contenu de l'événement à venir. Ces gens me font confiance, après seulement quelques semaines, ils m'insèrent au cœur de la vie de la société, si c'est pas beau!Seulement voilà, je me rends au resto donc, et bam, dans ma tronche, personne! Et d'ailleurs, resto fermé. Me serai-je lamentablement planté d'adresse? Fataliste que je suis, je me suis dit que cette porte fermée avec écrit "nous ne servons plus le midi" allait précipiter une succession d'événements fatale synonyme d'échec social irrémédiable (perte du projet, viré de la boîte, stage à finalité d'embauche refusé pour manque d'expérience, chômage, RSA+CAF (MON DIEU), dépression, suicide).
Je chevauche mon vélo et je reviens en catastrophe à la société, en me tapant tous les feux et en devant attendre l'ascenseur pendant 5 minutes, je te dis pas l'état dans lequel j'étais quand je suis revenu au bureau (tout rouge dégoulinant de sueur, et puis le ventre vide aussi tiens), mais en fait ces cons ne m'avaient tout simplement pas prévenu que le lunch-meeting était décalée, car la réunion qui précédait avait traîné en longueur... Sauvé! Cette aventure s'est même plutôt bien finie, ma chef m'a pris en pitié et m'a offert mon repas (en fait TOUT était calculé! Ah mais le salaud de pauvre, là!).
Un dernier point par rapport à mon taf, j'ai pris du galon les enfants! Je passe de stagiaire à assistant de projet, youhou! En fait ils me mettent en charge de l'image de marque d'axa sur les réseaux sociaux (fb, twitter, LinkedIn...), et en gros ils me laissent la liberté d'ajouter et modifier du contenu à propos d'AXA Japan sur les pages internet respectives. C'est vraiment béton comme truc, je vais bien rajouter sur mon CV un gros "Assistant de Projet e-Reputation Chez AXA Dans Ta Face Monsieur Le Recruteur". Ca me parait un minimum. Alala, je hais me vendre :'(.
Grâce à David on a réussi à s'insérer gratuit dans la 50e édition du "Festival de Paris" (Paris Sai). Môsieur a le bras long, et le fait qu'il travaille à l'ambassade de France lui octroie des petites invit' à droite à gauche pour des conventions, concerts, etc... Qui ont un temps soit peu rapport avec la France. En plus on a eu droit à des passes VIP plein centre, pas mal pour les "salauds de pauvres" que nous sommes (surnom donné par mon prof de compta)! Le concert, en commémoration du 14 Juillet, consistait à reprendre des chansons classiques françaises, genre Piaf, Aznavour, Brassens, etc... Mais le tout en Japonais! Et avec une réinstrumentalisation libre.
Au début on s'attendait à un truc quand même bien kitsch, et vu que le concert durait 3h30, il faut être honnête, on y serait jamais allés sans le coup des places offertes, pétés de préjugés que nous sommes! Et bien au final, on a été transportés, non pas littéralement par les agents de sécurité d'extrême droite, mais bel et bien par le sublime résultat de l'alchimie des sensibilités françaises et japonaises mises ensemble, et la symbiose des mélodies suaves propres au romantisme frenchie et l'arrangement subtil des instrumentistes nippons. En fait ça rend super bien!
Tous les artistes présents sont des sommités au Japon, je m'y connais pas trop en chanteurs japonais, mais apparemment y'avait que du lourd.
Après le concert, avec David on s'est dit qu'on devait marquer le coup, et on a donc tenté un coup de bluff: se faire passer pour une délégation française officielle détachée par l'ambassade, et réussir à investir le backstage pour y rencontrer tous ces monstres vivants, comme ça, cash! Affublés de nos superbes cartes de visite estampillées Ambassade de France donc, on se dirige vers la sécurité qui garde l'entrée. On se présente en tant que représentants officiels de la France donc, en montrant bien nos cartes, et on leur met la pression genre "'tendez les gars, si vous tenez à ce que nos deux pays continuent à entretenir de bonnes relations, je vous suggère de nous laisser passer"... Genre les mecs quoi! Et au bout de la troisième tentative (quand même), ça a marché!! :D A nous la gloire et les serrages de main qui brillent! J'aurais aimé être plus conscient du privilège, car en tout honnêteté je ne connaissais pas les célébrités, mais d'après David, ces gens là sont vénérés par tout le pays. Donc la bonne affaire vraisemblablement! On a même réussi à en inviter quelques uns au resto un de ces quatre. Pas sûr que ça se fera, affaire à suivre! En tout cas, bon fendage de poire ce soir-là!
Bon on parle on parle, mais j'ai encore pas mal de photos et de vidéos à vous montrer, notamment de mon escapade à Kamakura du weekend dernier, ville pittoresque de bord de mer proche de Tokyo, connue pour ses temples et sa douce atmosphère traditionnelle! Et également pour son histoire riche, ayant été la capitale du Japon pendant 150 ans au XIIe siècle!
On vient de dépasser le premier mois en immersion totale au pays des sushis! Ca y est j'ai les yeux qui commencent doucement à tirer vers l'extérieur, et ma barbe ne pousse (presque) plus! J'ai perdu 5 cm, et je vis comme le bossu de notre dame à force de me courber sans arrêt. Geste de déférence ultra machinal, c'en devient vite un tic, et les gens se courbent dans n'importe quelle circonstance ici, c'est particulièrement rigolo au bureau, les gens se courbent quand ils se croisent, tout en continuant à marcher, ça donne un genre démarche un peu poule c'est excellent!
Pour arrêter de dire des bêtises, tout va pour le mieux au bureau, on me met sur des projets bien chauds, comme cette conférence-table ronde réunissant plus de 70 types haut placés, censée parler de la culture d'entreprise et plus important, être le théâtre d'une tentative de changement d'attitude dans l'entreprise, ma chef veut tenter d'incorporer une démarche de critique constructive entre départements et employés, en gros elle veut que les gens se disent les choses en face plutôt que de jouer l'esquive. Or c'est une pratique absolument contraire à la culture d'entreprise traditionnelle japonaise, ou tout se fait tacitement et rien n'est dit qui irait à l'encontre de l'harmonie du groupe, une belle société d'HYPOCRITES en somme. Autant dire qu'elle se heurte à un gros mur, et s'attaque à un style de pratique cimenté, ancré depuis des centaines d'années dans les coutumes comportementales japonaises, avec une bonne dose de confucianisme en toile de fond (respect inconditionnel de son supérieur, interdiction formelle de remettre en cause ses préceptes sacrés, tout ce qu'il dit est la vérité absolue).
Bref! Une petite anecdote au sujet de ce projet donc. Mes supérieurs m'avaient invité à un déjeuner d'affaire dans un ptit resto à dix minutes de la boîte afin de me briefer sur mes responsabilités et de me détailler le contenu de l'événement à venir. Ces gens me font confiance, après seulement quelques semaines, ils m'insèrent au cœur de la vie de la société, si c'est pas beau!Seulement voilà, je me rends au resto donc, et bam, dans ma tronche, personne! Et d'ailleurs, resto fermé. Me serai-je lamentablement planté d'adresse? Fataliste que je suis, je me suis dit que cette porte fermée avec écrit "nous ne servons plus le midi" allait précipiter une succession d'événements fatale synonyme d'échec social irrémédiable (perte du projet, viré de la boîte, stage à finalité d'embauche refusé pour manque d'expérience, chômage, RSA+CAF (MON DIEU), dépression, suicide).
Je chevauche mon vélo et je reviens en catastrophe à la société, en me tapant tous les feux et en devant attendre l'ascenseur pendant 5 minutes, je te dis pas l'état dans lequel j'étais quand je suis revenu au bureau (tout rouge dégoulinant de sueur, et puis le ventre vide aussi tiens), mais en fait ces cons ne m'avaient tout simplement pas prévenu que le lunch-meeting était décalée, car la réunion qui précédait avait traîné en longueur... Sauvé! Cette aventure s'est même plutôt bien finie, ma chef m'a pris en pitié et m'a offert mon repas (en fait TOUT était calculé! Ah mais le salaud de pauvre, là!).
Un dernier point par rapport à mon taf, j'ai pris du galon les enfants! Je passe de stagiaire à assistant de projet, youhou! En fait ils me mettent en charge de l'image de marque d'axa sur les réseaux sociaux (fb, twitter, LinkedIn...), et en gros ils me laissent la liberté d'ajouter et modifier du contenu à propos d'AXA Japan sur les pages internet respectives. C'est vraiment béton comme truc, je vais bien rajouter sur mon CV un gros "Assistant de Projet e-Reputation Chez AXA Dans Ta Face Monsieur Le Recruteur". Ca me parait un minimum. Alala, je hais me vendre :'(.
What else?
Ah oui!
Grâce à David on a réussi à s'insérer gratuit dans la 50e édition du "Festival de Paris" (Paris Sai). Môsieur a le bras long, et le fait qu'il travaille à l'ambassade de France lui octroie des petites invit' à droite à gauche pour des conventions, concerts, etc... Qui ont un temps soit peu rapport avec la France. En plus on a eu droit à des passes VIP plein centre, pas mal pour les "salauds de pauvres" que nous sommes (surnom donné par mon prof de compta)! Le concert, en commémoration du 14 Juillet, consistait à reprendre des chansons classiques françaises, genre Piaf, Aznavour, Brassens, etc... Mais le tout en Japonais! Et avec une réinstrumentalisation libre.
Au début on s'attendait à un truc quand même bien kitsch, et vu que le concert durait 3h30, il faut être honnête, on y serait jamais allés sans le coup des places offertes, pétés de préjugés que nous sommes! Et bien au final, on a été transportés, non pas littéralement par les agents de sécurité d'extrême droite, mais bel et bien par le sublime résultat de l'alchimie des sensibilités françaises et japonaises mises ensemble, et la symbiose des mélodies suaves propres au romantisme frenchie et l'arrangement subtil des instrumentistes nippons. En fait ça rend super bien!
Tous les artistes présents sont des sommités au Japon, je m'y connais pas trop en chanteurs japonais, mais apparemment y'avait que du lourd.
Après le concert, avec David on s'est dit qu'on devait marquer le coup, et on a donc tenté un coup de bluff: se faire passer pour une délégation française officielle détachée par l'ambassade, et réussir à investir le backstage pour y rencontrer tous ces monstres vivants, comme ça, cash! Affublés de nos superbes cartes de visite estampillées Ambassade de France donc, on se dirige vers la sécurité qui garde l'entrée. On se présente en tant que représentants officiels de la France donc, en montrant bien nos cartes, et on leur met la pression genre "'tendez les gars, si vous tenez à ce que nos deux pays continuent à entretenir de bonnes relations, je vous suggère de nous laisser passer"... Genre les mecs quoi! Et au bout de la troisième tentative (quand même), ça a marché!! :D A nous la gloire et les serrages de main qui brillent! J'aurais aimé être plus conscient du privilège, car en tout honnêteté je ne connaissais pas les célébrités, mais d'après David, ces gens là sont vénérés par tout le pays. Donc la bonne affaire vraisemblablement! On a même réussi à en inviter quelques uns au resto un de ces quatre. Pas sûr que ça se fera, affaire à suivre! En tout cas, bon fendage de poire ce soir-là!
Bon on parle on parle, mais j'ai encore pas mal de photos et de vidéos à vous montrer, notamment de mon escapade à Kamakura du weekend dernier, ville pittoresque de bord de mer proche de Tokyo, connue pour ses temples et sa douce atmosphère traditionnelle! Et également pour son histoire riche, ayant été la capitale du Japon pendant 150 ans au XIIe siècle!
~Kamakura - 建長寺 Kenchouji Temple~
~Kamakura - 天園道 Randonnée du Ten-en (partie 1)~
~Kamakura - 天園道 Randonnée du Ten-en (partie 2)~
~Kamakura - Grand Bouddha et Plage :D~